FRANCE SOIR – focus sur le 32eme festival de mode de hyeres

Marcher sur une semelle imitant le Mont-Blanc, rester sec et élégant en pleine averse, orner ses chaussures de bijoux: les finalistes du nouveau prix de l’accessoire du festival international de mode de Hyères ont redoublé de créativité pour concevoir des objets promettant de nouvelles expériences.

Lors de cette 32e édition du rendez-vous, qui s’achèvera lundi, au lendemain de la remise des prix, 10 jeunes finalistes vont devoir convaincre le jury présidé par le créateur de chaussures Pierre Hardy afin de se voir décerner ce nouveau prix, sponsorisé par le spécialiste de cristaux Swarovski à hauteur de 15.000 euros.

“Nous avons reçu plus de 200 candidatures, composées uniquement d’un prototype et d’un dossier. Il n’y a pas eu d’échange avec le créateur. C’était un peu un pari, c’étaient des ébauches, des promesses”, a raconté à l’AFP Pierre Hardy, qui a fondé en 1999 sa marque éponyme et qui a oeuvré entre autres chez Hermès et Balenciaga.

“Il n’y a eu aucune consigne, il n’y a pas d’autres contraintes commerciales que celles qu’ils se fixent eux-mêmes”, a-t-il ajouté, relevant avec étonnement et satisfaction que dans l’ensemble, les 200 candidats avaient proposé des objets “plutôt expérimentaux, assez détachés de tendances”.

Wendy Andreu, 26 ans, est parmi les six Français retenus, les autres finalistes étant finlandais, austro-danois, tchèque et suisse.

“J’ai créé un nouveau matériau en moulant de la corde fine sur du latex, et j’ai inventé une technique pour le mettre en forme”, explique cette Béarnaise, qui a créé une collection très portable de sacs et chapeaux pour la pluie.

– ‘N’ayez pas peur!’ –

Alexandre Girard, 31 ans, est aujourd’hui enrôlé dans l’armée de l’air. “Il y a trois ans, je cherchais un sac pour moi. Ce que je cherchais était soit super moche soit super cher, alors je me suis fait mon propre sac”, explique le jeune créateur originaire d’Aix-en-Provence. Dans sa collection on trouve des sacs pour homme en cuir élégants, une trousse de rasage de voyage, et un unique sac pour femme creusé dans une bûche de bois “coupée par moi-même dans la forêt de Nancy, où j’habite”.

Un lien avec la nature également au cœur des délirantes lunettes de Thibaut Rodde, 36 ans, et Sandrine Paskusz-Koffi, 33 ans. Sur certains modèles, des franges pendent jusqu’au menton ou des brindilles de hêtre semblent pousser comme des tentacules. “Mais nous faisons aussi des modèles beaucoup plus facilement portables”, précise ce couple installé dans le village de Cipières, près de Grasse.

“Nos lunettes sont une ode à la Méditerranée. Nous utilisons des lattes de lit trouvées dans les poubelles de Marseille, ou des branches tombées ou mortes. Nous avons aussi fait des modèles avec un fémur de cerf trouvé dans la forêt”, s’amusent-ils.

Les chaussures de la collection “Over the peak” de la Genevoise Marina Chedel, 28 ans, tournent autour du thème de la montagne dans laquelle elle a grandi, et sont destinées à changer l’équilibre du corps, par exemple grâce à des rampes que l’on peut ajouter aux semelles d’un modèle de bottes pour marcher incliné à 30 degrés, “comme sur la Dent Blanche”, une montagne des Alpes suisses. Les imposantes semelles en hêtre d’une autre paire promettent de “marcher sur le Mont-Blanc”, en épousant les formes du célèbre massif.

Une audace saluée et encouragée par Pierre Hardy, qui intime aux jeunes créateurs de “ne pas avoir peur” et de “créer leur propre système si besoin”.

“Les accessoires ont pris une importance capitale pour les marques ces dernières années, c’est un vrai terrain d’expression maintenant”, affirme-t-il. “Pour l’instant il n’y a pas de saturation, il semblerait même qu’il y ait une demande incessante”.

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